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Actualités du technopôle Brest-Iroise
      • Les scientifiques et gestionnaires de parcs ont besoin de dispositifs de suivi et d’observation de la fréquentation des espaces littoraux, marins et insulaires.

      • Les 8 et 9 novembre 2011 se tenait à l'IUEM [Institut Universitaire Européen de la Mer de l'Université de Bretagne Occidentale] un séminaire organisé conjointement et en partenariat avec l’Agence des Aires Marines Protégées et les laboratoires Géomer et Amure de l’IUEM, sur la création d'un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) qui faciliterait l’étude des usages, de la fréquentation, de la gouvernance et des retombées économiques dans les espaces littoraux, marins et insulaires. Gestionnaires et scientifiques des quatre coins de la France ont échangé pendant 2 jours sur leurs expériences, leurs besoins et leurs attentes.
      • Pour Louis Brigand, responsable du laboratoire  LETG Brest Géomer (UMR 6554 CNRS) à l’institut Universitaire Européen de la Mer, l’un des organisateurs du séminaire, « C’est une forme de reconnaissance pour les équipes brestoises travaillant sur ces thématiques. L’ensemble de la communauté s’est rencontrée. Nous étions 65 participants, qui représentaient 31 organismes, dont 16 organismes de recherche, en Géographie, Economie, Ethnologie, Droit, etc. Il y avait également 15 structures gestionnaires. Cela a permis d’établir l’intérêt de la démarche, de développer des échanges. Je souhaitais également qu’il y ait un véritable questionnement sur le positionnement des sciences humaines et sociales, car leur prise en compte est relativement récente dans les espaces protégés littoraux et marins. Les activités de recherche en SHS sont multiples ! Cela va des disciplines concernées, des méthodologies mises en œuvre (qualitatif, quantitatif, modélisation, cartographie), des terrains de recherche (de la plage à la haute mer), des approches très hétérogènes, aux échelles spatiales et temporelles traitées, aux approches mono, pluri ou interdisciplinaire … Et pourtant il y a peu d’équipes réellement constituées autour de ces thématiques, les chercheurs sont souvent isolés au sein des équipes, l’effort de recherche est inégalement distribué à l’échelle française. Je soulignerai également une absence de standardisation des méthodologies ainsi que le peu de valorisation scientifique des études de terrain. »


        Le séminaire a commencé par un état de l’art sur les dispositifs de suivi de la fréquentation des espaces marins, littoraux et insulaires et de ses retombées socio-économiques. Cette étude a été réalisée à l'échelle nationale, à la demande de l’Agence des aires marines protégées, par l’équipe Géomer [Laboratoire Littoral, Environnement, Télédétection et Géomatique (LETG)] et le laboratoire AMURE (Droit et Economie Maritime) de l’IUEM.

        « L’étude nous a permis de mettre en avant que ces champs de recherche sont peu étudiés en France, que les connaissances sont fragmentaires et que parallèlement nous avons des demandes, fortes et répétées, des gestionnaires » souligne avec force Louis Brigand.


        Quid du Groupement d’intérêt scientifique ?

        Les échanges qui se sont tenus pendant le séminaire auront permis d’établir des objectifs, des partenariats à établir, des actions à mener et un plan de travail d’ici mi 2012.

        Les objectifs du GIS :
        -    Structurer et développer un domaine de recherche
        -    Fédérer les partenaires autour d’un projet scientifique
        -    Offrir un espace d’échanges pour les chercheurs isolés
        -    Répondre aux demandes (collectivités et gestionnaires)
        -    Expérimenter sur le plan méthodologique et technologique
        -    Favoriser la recherche de moyens

        Ses partenariats :
        -    Laboratoires travaillant sur ces questions
        -    L’AAMP
        -    Les gestionnaires, et notamment les têtes de réseau
        -    L’Aten
        -    Les entreprises…

        Ses actions visées :
        -    Organisation de séminaires
        -    Publications d’articles et d’ouvrages
        -    Labellisation de thèses et de projets de recherche
        -    Aide pour réponse à des appels à projet de recherche
        -    Veille scientifique, bancarisation et catalogage
        -    Réalisation de guides méthodologiques
        -    Mise en place de nouvelles formations

        Le Groupement d’Intérêt Scientifique devrait voir le jour dans le courant du premier semestre 2012.

         


        Extrait de la conclusion du rapport « Dispositifs de suivi de la fréquentation des espaces marins, littoraux et insulaires et de ses retombées socio-économiques : état de l’art »

        Auteurs : Nicolas le Corre (chercheur associé), Solenn Le Berre (chercheur associé), Margot Meunier (ingénieur de recherche), Louis Brigand (Professeur), Jean Boncoeur (Professeur), Frédérique Alban (Maître de conférences)

         « Cette recherche sur l’état de l’art en matière d’observation et de suivi des usages liés aux fréquentations des sites marins, littoraux et insulaires et de leurs retombées économiques a permis de mettre en évidence un certain nombre de conclusions tout à fait éclairantes sur le faible intérêt porté à ce sujet par la communauté scientifique appartenant au domaine des sciences humaines et sociales. On retiendra en premier lieu que les équipes s’intéressant à ces questions sont peu nombreuses et que cette thématique, pourtant d’actualité du fait de l’accroissement des activités maritimes et de la mise en place récente d’un grand nombre de structures de conservation et de gestion comme les parcs naturels marins, reste peu étudiée par les chercheurs. On notera également que les réflexions en cours sont le fait de petites équipes, voire même de chercheurs isolés travaillant le plus souvent à l’échelle d’un ou de plusieurs sites de faibles superficies.

        Ce constat explique que les connaissances apparaissent fragmentées dans l’espace et cloisonnées au plan disciplinaire.

        Le faible nombre d’observatoires proposant de réels suivis de la fréquentation est également une conséquence de la faible mobilisation des chercheurs en SHS sur ces questions. Enfin l’absence de standardisation des méthodes d’étude des usages récréatifs et touristiques dans les aires protégées, limite considérablement les possibilités de comparaison entre sites et toute analyse sérieuse à l’échelle nationale.

        Il conviendra cependant d’isoler les données relevant de la socio-économie, notamment celles en relation avec les activités halieutiques qui font l’objet d’observations et de suivis réguliers, de celles issues des disciplines, comme la géographie ou la sociologie, qui sont beaucoup moins avancées dans ce domaine.

        Cette réflexion sur l’état de l’art - à notre connaissance unique à ce jour – a le mérite d’être relativement exhaustive et de proposer un premier point structuré, organisé et hiérarchisé de l’information scientifique disponible au niveau national, mais aussi international. Il convient cependant de rappeler certaines limites inhérentes à ce type d’exercice et rendues inévitables du fait de l’ampleur du sujet. Ainsi certains aspects n’ont pas été pris en compte, comme le suivi des activités économiques portuaires, ou les flux des navires de commerce. De même, certaines difficultés d’analyse ont pu se présenter en ce qui concerne les points relatifs aux suivis de la fréquentation et des retombées sociales, du fait que ces aspects peuvent être abordés par de nombreux corpus disciplinaires autres que ceux des auteurs ayant rédigé le présent rapport (pour l’essentiel géographes et économistes). Enfin nos compétences se sont révélées nécessairement insuffisantes dans les domaines de l’électronique, de l’acoustique, de l’optique pour des commentaires critiques sur les aspects relatifs aux outils d’acquisition de données spatialisés.

        Par conséquent, si cet état de l’art pose et organise les premières bases indispensables d’une réflexion méthodologique, il conviendra de le compléter, sur certains aspects, par l’apport d’autres approches disciplinaires.

        La complexité des systèmes de fréquentation oblige désormais à mutualiser les compétences de disciplines différentes mais complémentaires afin de mieux décrypter et comprendre les situations actuelles. Ainsi, il semble aujourd’hui plus que nécessaire d’établir des programmes scientifiques communs et interdisciplinaires permettant de faciliter les partenariats et les synergies entre chercheurs. C’est à cette condition que les connaissances se développeront et aboutiront à la réalisation d’outils d’observations et de suivis indispensables, tant pour les scientifiques que les gestionnaires. Le projet de Groupement d’Intérêt Scientifique actuellement en cours de montage autour de ces problématiques, sera probablement la structure de recherche la plus à même de relever un tel défi. »

         



         

      • Publié le 15/12/2011

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