Mardi 4 avril 2023 se tenait l’Assemblée générale de l’Association Technopôle Brest-Iroise. 120 participants étaient chaleureusement accueillis à l’ESIAB, Ecole d’ingénieurs en Agroalimentaire de Bretagne. Retour sur les actions 2022, Focus sur les actions 2023 puis découverte du LUBEM, laboratoire de recherche de l’UBO spécialisé dans l’étude de la biodiversité et de l’écologie des micro-organisme, et du centre de Ressource Biologique UBOCC.

2022, ce fut…

…une année riche pour l’Association du Technopôle Brest-Iroise alimentée par un plan d’action solide au service de 170 adhérents, et quelques mouvements de départs et de recrutements au sein des équipes.

Côté entrepreneuriat, l’accompagnement individuel a été complété par des formations collectives propices aux interactions entre entrepreneurs de notre territoire nord Finistère. Point d’orgue pour l’entrepreneuriat : le forum des jeunes pousses et ses 130 participants.

Côté Campus mondial de la mer, la visibilité des expertises en sciences et technologies de la mer du Finistère s’est renforcée au niveau international avec l’accueil du One Ocean Summit et l’organisation de la Sea Tech Week®.

Côté French tech Brest+, les thématiques du recrutement et de la formation ont été particulièrement développées.  Et puis, des événements bien inscrits dans le paysage comme les AI Days ou Ticket to Pitch.

Zoom sur 3 actions 2023

PUI, Faire de la pointe bretonne le moteur français de la création de startups et du développement des entreprises de l’Ocean tech. Une sélection pour la phase 2.

Fin d’année 2022, l’Etat lançait un appel à propositions pour les Pôle Universitaires d’Innovation (PUI) pour que des territoires renforcent leur impact socio-économique basé sur la recherche, aident à la création de startups et appuie les innovations de rupture.

Le Technopôle a pris la plume avec l’ensemble du consortium* d’acteurs de la recherche et de l’innovation créé pour l’occasion. Nous sommes heureux d’annoncer que le projet de PUI Blue Box (porteur : UBO) est retenu pour la phase 2. Le résultat final sera annoncé en juillet 2023.

* Incubateur EMERGYS, CNRS, Ecole Navale, ENIB, ENSTA Bretagne, Ifremer, IMT Atlantique, IRD ; Ouest valorisation, Shom et UBO

Renouvellement du label French Tech

Le 2 février 2023, Jean-Noël Barrot (Ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications) annonçait le renouvellement du label French Tech Brest+. Le Technopôle Brest-Iroise, conjointement avec ses homologues Anticipa à Lannion et Quimper-Cornouaille, écrivent une nouvelle page et ce jusqu’en 2025.  Une belle dynamique de l’ouest breton rendue possible grâce au travail des membres du board et de l’écosystème startups et numérique fin 2022.

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Les Journées européennes de la mer arrivent en France pour la première fois, et c’est à Brest

1 000 participants, une centaine d’exposants et des représentants européens de haut niveau sont attendus à Brest les 24 et 25 mai prochain. Pilotées et co-financées par la Commission européenne, les Journées européennes de la mer 2023 bénéficient également d’un cofinancement de Brest métropole, de la Région Bretagne, du Département du Finistère et de l’Etat. Le Campus mondial de la mer est relai d’information à sa communauté, organise le programme off de visites et tiendra un pavillon Campus au cœur du salon professionnel.

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Zoom sur les visites organisées à l'ESIAB

L’ESIAB est l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs en Agroalimentaire de Bretagne Atlantique, rattachée à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO). Cette école d’ingénieurs forme chaque année à Plouzané et à Quimper des élèves-ingénieurs dans les domaines de l'innovation procédés/produits, du management de la production, de la qualité, de la sécurité et de l'environnement. A l'occasion de l'Assemblée générale du technopôle, les participants ont pu découvrir le LUBEM et l'UBOCC.

Lubem et Ubocc

Le LUBEM est un laboratoire de recherche de l’UBO spécialisé dans l’étude de la biodiversité et de l’écologie des micro-organismes, et ce principalement en agro-alimentaire et en environnement. Le LUBEM est une unité de recherche reconnue par le MESRI et une unité sous contrat avec l'INRAe. Il regroupe les activités de recherche en microbiologie de l’UBO (Université de Brest) rattachées à l’Ecole Doctorale EGAAL (ED 600) « Écologie, Géosciences, Agronomie, ALimentation ».
Le laboratoire est associé à l'ADRIA Développement (Quimper) au sein de l’UMT ALTER'iX ACTIA 18.03 portant sur la prévision et modulation de l’altération des aliments due à la présence de bactéries sporulées et moisissures (2019-2023) et est membre de l'Institut Brestois Santé- Agro- Matière (IBSAM). Le LUBEM est une composante de l'Institut Carnot AgriFood Transition.

L'UBOCC est une plateforme de l'UBO dont la mission est de préserver et de distribuer la biodiversité issue des projets de recherche des laboratoires. Ce Centre de Ressource Biologique (CRB) est certifié depuis juin 2021 selon la norme ISO9001:2015.
Ce CRB préserve des bactéries, des archées, des levures et des moisissures issues d'environnements divers tels que les environnements marins profonds et côtiers (sources hydrothermales, sédiments marins profonds, pathogènes de bivalves) et d’écosystèmes agricoles et agroalimentaires (entreprises agroalimentaires, pathogènes des cultures, environnements contaminés par les hydrocarbures ou les plastiques).

Le lubem : de la fourche à la fouchette

Monika Coton, enseignante-chercheuse au LUBEM

Une vingtaine de maitres de conférences et professeurs, une dizaine de techniciens et d’assistants ingénieurs, une douzaine de doctorants et post-doctorants et quelques stagiaires dont des étudiants étrangers. Au total environ 50 personnes travaillent au LUBEM entre Brest et Quimper.

A Brest, on s’intéresse surtout à la composante fongique. Les moisissures ainsi que les métabolites issus de leur activité sont étudiées de la fourche à la fourchette. Dans les champs de céréales, les champignons impactent les rendements de production ; dans les matrices alimentaires, les micro-organismes sont des champions de la transformation mais peuvent aussi être sources d’altérations. De par, leurs activités métaboliques, ils transforment les aliments selon une dynamique que le LUBEM étudie : diversité des espèces, évolution temporelle et impacts. Dans l’environnement marin, les champignons peuvent être responsables d’activités enzymatiques d’intérêt en dépollution ou pour la production de molécules en santé.

En ce qui concerne le domaine alimentaire, « Le consommateur a souvent une vision négative des moisissures alors qu’elles sont essentielles dans les processus de fermentation par exemple. Leur rôle est de donner du goût, de la texture et parfois une meilleure qualité nutritionnelle (augmentation de l’assimilation par notre organisme par exemple) », explique Monika Coton, enseignante-chercheuse, et animatrice d’une des visites organisées l’après-midi de l’Assemblée générale du Technopôle.

Bien évidemment, les impacts des attaques fongiques sur les aliments peuvent être aussi négatifs : des qualités organoleptiques et sensorielles dégradées à la production de mycotoxines. « Heureusement, toute une réglementation assure la sécurité du consommateur ».

Pour étudier les moisissures, le laboratoire est configuré en mode « marche en avant ». Le micro-organisme ou les échantillons à étudier passe de pièce en pièce selon un protocole strict évitant les contaminations croisées. Parmi les équipements, on retrouve ceux dédiés à l’extraction des acides nucléiques et à leur amplification ou au dosage des concentrations en métabolites (chromatographie en phase liquide ou gazeuse associée à de la spectrométrie de masse (LC-QTOF et GC-MS notamment).

Deux sujets de recherche marquent la tendance actuelle au LUBEM. Le premier fait intervenir le consommateur dans une démarche de science participative. L’objectif ? Amener plus de 500 aliments altérés pour étudier les moisissures associées. Outre la biochimie, ce projet ANR intègre un volet sociologie avec le LEGO, autre laboratoire de l’UBO. Le second projet porte sur l’identification de molécules antifongiques naturelles qui pourront être utilisées en substitution soit des pesticides au champ soit des conservateurs chimiques dans les aliments. Un sujet d’attention de l’industrie agroalimentaire au regard des changements de comportements observés chez les consommateurs qui souhaitent plus de naturalité des produits.