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Actualités du technopôle Brest-Iroise
      • La recherche hospitalo-universitaire brestoise. « L’amélioration des soins vient de la recherche » affirme le Pr Mottier.

      • 1er opérateur de santé de Bretagne occidentale, le CHRU de Brest compte plus de 2500 lits et places et plus de 6 000 professionnels au service de la santé de la population. Chaque année, il accueille plus de 460 000 consultants externes et 120 000 personnes hospitalisées.
        Avec plus de 1 300 étudiants inscrits en Faculté de médecine et des sciences de la santé et dans les écoles paramédicales, le CHRU s'affirme comme un grand pôle de formation et de promotion professionnelle. Et, aspect peut-être moins connu, le CHRU est aussi un acteur important de la recherche et de l’innovation.
      • Echange avec Le Professeur Dominique Mottier (à droite sur la photo) et Rémi Brajeul (à gauchesur la photo).

        •    Dominique Mottier est Vice-Président Recherche du directoire du CHRU de Brest,  coordonateur médical du Pôle Institut Pluridisciplinaire de Recherche, Coordonnateur du Centre d'Investigation Clinique Inserm 0502.
        •    Rémi Brajeul est Directeur adjoint du CHRU, Chef du pôle de Gestion "Recherche - Droits des Patients", Coordonateur administratif du pôle Institut Pluridisciplinaire de la Recherche.

         

        Quelle recherche médicale à Brest ?

        La recherche médicale se divise en recherche fondamentale et recherche clinique. La recherche médicale fondamentale se fait en laboratoire, elle a pour objectif de comprendre le corps humain et ses maladies.

        La recherche translationnelle est une autre composante majeure de la recherche biomédicale. « Elle s’inscrit dans un continuum entre la recherche cognitive et la recherche clinique et inversement, fait poser des questions à la recherche fondamentale, dérivées de l’observation des patients (ou de groupes et cohortes de patients). La recherche translationnelle se développe à proximité du patient et doit permettre l’application rapide des connaissances au bénéfice du malade. On parle aussi de recherche clinique dès lors qu’elle s’applique directement sur l’homme. »

        Des équipes de recherche reconnues pour leur excellence :

        Les équipes de recherche, portées par l’université, en partenariat avec le CHRU peuvent être reconnues par les grands organismes de recherche, comme l’INSERM ou le CNRS (on parle dans ce cas d’unité mixte de recherche –UMR), ou simplement par le ministère chargé de l’Enseignement et de la Recherche (on parle alors d’équipe d’accueil –EA).

        L’année 2011 a été marquée par l’évaluation des équipes de recherche par l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de  l’Enseignement Supérieur, avec d’excellents résultats :
        • 3 unités INSERM d’excellence (A+) : le LATIM (Laboratoire de Traitement de l’Information Médicale), la génétique, le CIC (Centre d’Investigation Clinique).
        • 2 équipes d’accueil évaluées A : l’Immunologie et le Lubem (portée par la faculté des sciences en lien avec le laboratoire  de microbiologie du CHRU).
        • 1 création d’équipe : le laboratoire de neurobiologie cutanée.
        • Deux autres équipes, dans le domaine de la thrombose pour l’une – qui avait concouru à la mise en évidence des effets néfastes du Médiator -  et de la physiologie pour l’autre ont bénéficié également de la reconduction de leur reconnaissance.

         

        Les enjeux de la recherche clinique :

        « Pour un patient le fait d’entrer dans une recherche est un facteur d’amélioration de sa santé » souligne le Pr Mottier. « Nous travaillons à l’unisson avec la recherche fondamentale. Nous croisons nos questionnements. Il y a un mouvement d’entraînement. La recherche clinique demande une grande curiosité. Les malades envoient de nombreux signaux qu’il faut voir, et décrypter. C’est un état d’esprit, une posture, que l’on a naturellement ou pas. Et que l’on peut développer » précise le Pr Mottier.

        « La recherche vise à l’acquisition de connaissances nouvelles, poursuit Monsieur Brajeul, et, s’agissant de la recherche translationnelle, elle permet aussi de faciliter l’accès des patients de Bretagne Occidentale aux traitements les plus innovants et de  contribuer à l’amélioration de leur prise en charge ». « En février 2011, on recensait en France 6048 essais cliniques dont 2497 sont actifs et recrutent de nouveaux patients. Parmi ces essais actifs qui repré-sentent 6,9% des 36433 essais déclarés dans le monde, 961 (38,5%) sont sponsorisés par l’industrie et 1526 (61,1%) par le monde académique ou associatif. »

         

        Le crédo éthique de nos deux interviewés : « une recherche médicale indépendante, donc publique, afin d’être libre de pouvoir agir ». Différents leviers ont permis une recherche médicale publique depuis 1993, dans un cadre juridique extrêmement strict garantissant la protection des patients, avec le lancement du Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC). Il permet, après sélection, de retenir et de financer des projets de recherche clinique, en fonction de thématiques de santé publique prioritaires. Puis, début des années 2000 : la création des Centres d’Investigation Clinique (CIC). Celui de Brest est créé en 2005. Ils sont entièrement dédiés à l'organisation, la coordination et la réalisation d'essais cliniques. Ce sont des structures publiques sous la double tutelle de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et de la Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins (DHOS). Et enfin, en 2005, la structuration des Délégations Régionales de la Recherche Clinique et de l’Innovation, sur chaque CHU, regroupées au sein de grandes interrégions (Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest associant les CHU de Angers, Brest, Nantes, Poitiers, Rennes et Tours, ainsi que le CHR d’Orléans et l’Institut de Cancérologie de l’Ouest, dont le CHU de Brest assure actuellement la coordination).

        L’histoire de la recherche clinique est donc récente en France, et il faut noter que le CHRU de Brest a été le premier hôpital à créér, en 1995,  un poste d’attaché de recherche clinique. Depuis, la croissance de cette activité a été impressionnante et désormais environ 120 emplois y sont actuellement dédiés au CHRU de Brest. Le CIC (Centre d’Investigation Clinique) de Brest, créé en 2005, est même devenu le premier centre mondial d’essais sur les anticoagulants.

         

        Le CIC de Brest, un centre d’investigation clinique de visibilité internationale

        « Un Centre d’Investigations Clinique est une structure qui permet de réaliser de la recherche clinique dans les centres hospitaliers universitaires, de manière sécurisée et avec une méthodologie rigoureuse. »

        Au total  650 protocoles de recherche clinique sont actuellement en cours dans l’ensemble du CHRU. Une partie des essais sont promus par des industriels qui ont besoin d’évaluer une molécule, ou un matériel, et 54 protocoles sont à l’initiative du CHRU.

        Le CIC a été l’un des cinq CIC français retenus et financés dans le cadre d’un appel d’offres destiné à renforcer son potentiel d’investigation. Il a fait l’objet d’une évaluation élogieuse par l’AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) qui la considère comme structure d’excellence.

         

        Deux axes de structuration

        Un Institut Pluridisciplinaire de la Recherche renforce la cohésion de la recherche depuis 2011. Cet institut regroupe l’ensemble des structures transversales de soutien et de support de la recherche : le Centre d'Investigation Clinique, la Délégation de la Recherche Clinique et de l’Innovation , le Centre de Ressources Méthodologiques, le Centre de Ressources Biologiques. Il structure progressivement son organisation, et
        s’est engagé depuis mai 2011 dans une politique active de professionalisation des emplois de la recherche, et de façon plus générale de soutien et de dynamisation de l’ensemble des activités de  recherche.

        La gouvernance de la recherche est placée sous le contrôle du Comité de le Recherche Biomédicale et de Santé Publique, composée de façon tripartite de représentants du CHRU, de l’Université, des Etablissements Scientifiques et Techniques, et que préside actuellement le Président de l’Université de Bretagne Occidentale.

        Une politique territoriale : « Notre objectif est d’étendre la recherche clinique à l’ensemble de notre territoire de santé, d’aller là où sont les malades, de Morlaix à Lorient, en passant par Carhaix, Quimper … » précise le Pr Mottier.  L’objectif est d’augmenter la puissance des essais cliniques en augmentant le nombre d’inclusions ce qui nécessite de diversifier et d’étendre le recrutement des patients.  Il est également de développer l’activité de recherche des établissements de santé de la région pour favoriser l’accès aux traitements innovants et aussi renforcer l’attractivité de ces établissements pour les jeunes médecins.

        C’est le sens de la Fédération RIMBO (Recherche et Innovation Médicale en Bretagne Occidentale) qui se met actuellemnt en place sur le Finistère.

         

        Investissements d’avenir : quels projets pour les équipes du CHRU de Brest ?

        « L’avenir c’est le partenariat. A Brest, les équipes de recherche sont petites.» souligne le Pr Mottier. "Révélateurs de cet état d’esprit sont les résultats obtenus par les équipes brestoises dans le programme Investissements d’Avenir qui constituent autant d’opprtunités".

        Le CHRU de Brest participe ainsi à trois infrastructures nationales en biologie santé (F-CRIN, Biobanques, France Life Imaging 2), « des résultats qui dénotent la valeur de l'ensemble des équipes de recherche brestoises ». Les  unités INSERM du site figurent parmi les meilleures de France dans leur domaine, comme l'ont confirmé les évaluations publiées par l'Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES) et l'INSERM » nous précise Monsieur Brajeul. Il poursuit sur les trois laboratoires d’excellence auxquels participe le CHRU de Brest (IGO, Comin Labs, CAMI3), la participation à l’IRT (Institut de Recherche Technologique) B-Com4, ainsi qu’au réseau REMIS5 (Réseau des Ecoles de Management et d’Ingénierie de la Santé) financé au titre  des Initiative d’excellence en Formations Innovantes (IDEFI).

        Rémi Brajeul met en évidence l’intérêt de ces résultats « qui permettent à l’Université de Bretagne Occidentale d’afficher de manière indiscutable un axe santé à Brest».


        Le financement

        Les établissements publics de santé sont dotés de l'autonomie administrative et financière. Le CHRU de Brest est administré par un Conseil de surveillance, présidé par le maire de Brest, François Cuillandre, et par un directoire, présidé par le directeur général, Bernard Dupont, nommé par le Ministre chargé de la Santé. Il demeure soumis au contrôle de l'Etat par l'intermédiaire de l'Agence Régionale de Santé (ARS Bretagne).

         « Outre les financements directs des projets de recherche sur projets ou contrats (PHRC [Programme Hospitalier de Recherche Clinique], STIC [Soutien aux Techniques Innovantes Couteuses], ANR [Agence Nationale de la Recherche], industrie, …), l’établissement reçoit également une dotation calculée chaque année sur la base d’indicateurs de moyens et de performance. Il s’agit des crédits MERRI (Mission d’Enseignement, de Recours, de Recherche et d’Innovation6). D’un point de vue taille, le CHRU de Brest n’apparaît qu’en 25è position. Par contre, si l’on mesure la performance des équipes (par  le rapport entre les moyens engagés et la performance globale de l’établissement mesurée par les indicateurs de résultats MERRI), le CHRU se situe parmi les meilleurs établissements de France, au 6ème rang national et devant des CHU prestigieux . 

        Ces indicateurs concernent à la fois la production scientifique (indicateur SIGAPS7, pour un nombre de 353 publications en 2011) et l’activité de recherche clinique (mesurée par un autre indicateur constitué par le nombre des essais promus par l’établissement et celui des inclusions réalisées).

         

         

        Nous vous conseillons une visite du site web du CHRU de Brest qui est une mine d'information!

         

        Propros recueillis par Muirèle Couchevellou et retravaillé par le Pr Mottier et M. Brajeul que je remercie chaleureusement pour le temps passé à réviser l'article.

         


        2 :
        F-CRIN : plateforme nationale d’infrastructure de Recherche Clinique, portée par l’INSERM. Le CIC y participe.
        Biobanques : porté par l’INSERM. Le Centre de Ressources biologiques  y participe.
        FLI, France Life Imaging : recherche en imagerie préclinique et clinique incluant l'archivage et le traitement des images. Portée par le Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA). Le LATIM y participe.

        3 :
        Labex IGO : Immunothérapie Grand Ouest, porté par le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) Université Nantes Angers Le Mans (UNAM). L’équipe de recherche d’immunologie y participe.
        Labex Comin Labs : recherche transdisciplinaire sur quatre axes : le codage neural, le lien entre les STIC et l’efficacité énergétique, les réseaux sociaux, la sécurité et la vie privée dans les STIC. Porté par l’UEB (Université Européenne de Bretagne). Le LATIM y participe.
        Labex CAMI : gestes médicaux chirurgicaux assistés par ordinateur, porté par le PRES de Grenoble. Le LATIM y participe.

        4 :  IRT B-Com : images et réseaux du futur. Le LATIM y participe.

        5 : IDEFI RESIM : Réseau des Ecoles de Management et d’Ingénierie de la Santé, porté par l’Université d’Angers. Le CESIM (Centre de Simulation en Santé, Groupement d’Intérêt Scientifique constitué par l’UBO et le CHRU)

        6: Les missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation (MERRI) sont des enveloppes qui financent les surcoûts que doivent supporter les établissements qui assurent des missions d’enseignement et de recherche.

        7 : SIGAPS (Système d'Interrogation, de Gestion et d'Analyse des Publications Scientifiques) est à l’origine un projet initié au CHRU de Lille en 2002. L’objectif est d’aider au recensement et à l’analyse des publications scientifiques référencées sur la base Medline, pour un établissement ayant des activités de recherche médicale. Ce système repose sur un logiciel de bibliométrie, automatisant le processus de recensement, d’évaluation et d'analyse des références bibliographiques et fournit un indicateur très pertinent du niveau de la production scientifique de ces établissements.

         

         

      • Publié le 25/09/2012

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