Le Campus Mondial de la Mer a été lancé à l’occasion de la Sea Tech Week 2016, en octobre dernier. Mais que s’est-il passé depuis ?
Flashback
Le concept de Campus Mondial de la Mer est né il y a plus de deux ans alors que nous étions en train de réunir l’ensemble des dossiers Contrat de Plan Etat-Région. La nécessité d’avoir un portage « ramassé » s’est imposée pour différentes questions d’intégration, de communication. C’est à ce moment-là que la communauté des Sciences et technologies marines de l’ouest a pris un nouveau sens. Une communauté dont le barycentre est à Brest, mais qui va de Roscoff à Lorient.
Depuis plus d’un an, ce projet prenait progressivement corps sous la houlette du Technopôle, se positionnant notamment en support organisationnel des réponses au volet 2 du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA2).
Progressivement le concept de « Campus Mondial de la Mer » s’est imposé, porté par la certitude partagée par tous les acteurs qu’ensemble nous pouvions faire mieux que la simple somme de nos individualités.
A partir de l’automne 2016, le processus s’est accéléré, avec la définition précise du positionnement et des actions et la mise en place d’une gouvernance adaptée.
9 objectifs déclinés en fonctions. La principale : « Incarner la stratégie maritime de l’Ouest breton »
Je me suis beaucoup investi avec l’équipe dédiée1 à définir les fonctions du Campus Mondial de la Mer. Elles ont été validées par le Conseil du Campus le 14 décembre 2016.
La première de ces fonctions, la plus importante, est d’incarner la stratégie maritime de l’ouest breton. Notre communauté doit alimenter et sans cesse enrichir sa réflexion stratégique. Nous allons donc nous organiser au sein du Campus Mondial de la Mer pour analyser nos réussites et nos échecs, faire une veille permanente des opportunités notamment européennes, penser ensemble notre déploiement international, …
A titre d’exemple, 3 autres grandes fonctions du Campus Mondial de la Mer :
Offre de formations
La capacité à construire ensemble une offre de formation transdisciplinaire de niveau international, mettant à profit l’exceptionnel, voire unique, rassemblement de compétences en formation supérieure en Sciences et Technologies marines présent à la pointe de Bretagne, est probablement l’une de nos forces les plus évidente. Nous allons proposer une formation sur la biodiversité en juin 2017. La présence sur notre territoire du pôle marin de l’Agence Française de la Biodiversité, anciennement Agence des Aires Marines Protégées, est un des partenaires clefs de cette aventure aux côtés de l’Université de Bretagne Occidentale et de la Station Biologique de Roscoff.
Les possibilités de formations sur mesure sont très nombreuses car nous réunissons sur un même territoire les disciplines, les secteurs (aménagement du littoral, construction …) ainsi que des collectivités qui ont fait le choix de la mer. Nous l’avons déjà expérimenté, notamment l’année dernière en recevant en formation une délégation indonésienne venant chercher ici les compétences clefs utiles à l’interfaçage recherche-entreprises.
Autre avantage, des réseaux qui fonctionnent ! Les directeurs d’établissements, et plus globalement les acteurs académiques, ceux de l’entreprise et les décideurs locaux se connaissent bien. Une question de dimension certainement, mais aussi un état d’esprit particulier qui, à l’ouest plus facilement qu’ailleurs, conduit à l’échange direct et à la co-construction naturelle autour des défis et challenges.
Pour ce qui est de l’attractivité par contre, notre taille, celle de notre bassin d’emplois notamment, et notre éloignement des grands centres de décisions européens, jouent certainement en notre défaveur. Plus que d’autres il nous faut penser attractivité, accueil et facilitation pour l’installation durable. C’est ensemble, en utilisant la force du Campus que nous avons l’intention d’agir pour accueillir et retenir les talents. Le Campus a la bonne échelle pour y arriver.
Interactions Entreprises-Recherche
Le campus doit créer des interfaces originales, au plus près de la recherche. Plus que ça ne l’est actuellement. L’innovation qui germe au sein d’un labo, souvent comme découverte imprévue (la fameuse sérendipité !), ne doit pas s’évanouir faute de relais au bon niveau. Nous menons une réflexion avec des chefs d’entreprise sur des actions que le campus pourraient mener, utiles et complémentaires à l’ensemble des démarches en cours de la part des acteurs de cette interface.
L’acculturation de l’entreprise et du monde académique est une autre préoccupation. Un chercheur ou un directeur de laboratoire ont très peu d’occasion de rencontrer un chef d’entreprise. Et l’inverse est vrai. Il faut créer des habitudes de rencontres, des temps de partage fréquents et facilités, hors des formalismes habituels. Les atouts immobiliers dont dispose le Campus au cœur du Technopôle Brest-Iroise sont l’une des conditions du succès de l’opération.
Mettre en commun les plateformes technologiques
Nous avons un grand nombre de plateformes sur notre territoire. Notre objectif est de les mutualiser et les rendre accessible. Nous sommes en train de réaliser un inventaire et de penser à la manière de gérer une mutualisation de site.
L’étape suivante en 2017 : décliner des actions à mettre en œuvre pour réaliser chaque fonction
En 2017 les actions que nous mettrons en place serviront le soubassement du Campus. Ce ne sont pas les actions les plus « sexy », mais il faut le faire !
Nous allons travailler à la définition des indicateurs du Campus avec l’accompagnement de l’Adeupa et la Bibliothèque La Pérouse.
Nous allons produire un calendrier partagé de nos événements. Nous pourrons ainsi inviter des colloques internationaux grâce à cette vue d’ensemble. Cet agenda, toujours vivant, sera la base de temps partagée de notre communauté. Un outil évident, mais finalement encore à mettre en place !
Autre sujet, la réalisation d’un catalogue de la logistique à mettre en œuvre pour organiser un événement scientifique. Capitaliser nos expériences, pour faire du campus un lieu particulièrement pensé pour recevoir, depuis le séminaire national au congrès international, en passant par des salons inter-sectoriels de toute nature.
En 2017, lancement de 6 gros projets
Le premier, UNU OCEAN, a pour objectif l’implantation à Brest d’un centre d’expertise de l’ Université des Nations Unies dédié à l’océan. Le siège de l’Université des Nations Unies est à Tokyo. Il s’agit de la branche universitaire de l’Organisation des Nations unies (ONU), créée en 1973. L’Université comprend une série d’instituts et de programmes répartis dans 12 pays différents. Nous portons l’ambition de voir Brest devenir le centre d’expertise pour la gouvernance des océans.
Quatre autres projets sont les clusters, des cellules d’interface recherche/innovation qui n’existent pas aujourd’hui. Nés de la réflexion entre la recherche et les entreprises, sous l’impulsion du pôle de compétitivité Mer, lors de l’élaboration partagée dans le cadre des investissements d’avenir. Il s’agit de mettre à l’unisson les attentes sociétales et les avancées de la recherche.
Leurs thématiques : l’observation et les données, les biotechnologies et biosciences marines, l’ingénierie marine, le Collaboratorium « Sustainability ».
Le rôle du Campus sera d’aider à leur montage ainsi qu’à trouver des financements.
Océanolab, porté par Océanopolis, Centre de Culture Scientifique Technique et Industriel, est soutenu par le Campus Mondial de la Mer. Il s’agit de mener une véritable révolution conceptuelle en terme de médiation scientifique, en amenant la recherche « en train de se faire » au cœur d’une infrastructure d’exception. Ouverture au public en 2018.
Comment ça marche ?
Avec beaucoup de bonnes volontés ! Le Campus n’a pas de statut juridique, c’est une réunion volontaire des membres de la communauté. Une charte d’engagements sera signée par chaque structure volontaire.
Les cellules les plus actives sont le Conseil, le Bureau et l’équipe dédiée.
Le Conseil se réunit tous les deux mois. Il est composé d’une quinzaine de personnes, avec un équilibre dans la représentation de l’académique, des entreprises et des collectivités. Le Bureau, issu de ce Conseil, est composé d’un représentant des collectivités (Pierre Karleskind, Brest métropole), un représentant des entreprises (Vincent Kerbaol, CLS Brest) et pour ma part, entant que vice-président de l’Université de Bretagne Occidentale, j’ai l’honneur de représenter l’Enseignement Supérieur et la Recherche.
Il y aura également une l’Assemblée de tous les membres qui se réunira une fois par an.
8 réseaux « métiers » seront lancés au cours du premier semestre 2017. Les partenaires y mettront à contribution leurs compétences et leurs personnels. Chaque réseau sera composé de 5 à 6 personnes avec un responsable qui sera en charge de l’animation.
Le mot de la fin
« La première des fonctions du Campus Mondial de la Mer, la plus importante, est d’incarner la stratégie maritime de l’ouest breton. L'année 2017 sera l'année de la fondation, une année essentielle où tous les partenaires seront mis à contribution pour poser les bases d'un fonctionnement efficace et durable du campus. C'est ensemble, dans notre immense diversité, que nous porterons cet avenir pour les Sciences et les Technologies Marines à l'Ouest !"
1 : Juliette Rimetz, Jérémie Bazin, Maël Garrec, Technopôle Brest-Iroise.
Maël a quitté le Technopôle fin décembre pour une nouvelle vie outre manche.
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