Directeur de l’Innovation et du Développement d’un incubateur interne d’un grand groupe, Frédéric a l’appétence et la culture de l’innovation. Il rejoint Finistère Angels en 2017, en tant que pilote de dossier, devient ensuite vice-président, puis président en 2023. C’est avec conviction, objectivité et pédagogie qu’il parle de cette activité et apporte quelques conseils.
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Crédit : Frédéric Allot |
"Nos thèses d’investissement sont : 1) les projets locaux (siège situé dans le Finistère), 2) porteurs et créateurs d’emploi, et 3) innovants". Pour ce dernier critère, Frédéric nuance : "il existe différents degrés d’innovation". Le contenu du projet et les qualités du porteur peuvent faire pencher favorablement la balance, quand bien même le degré d’innovation reste assez limité.
"Finistère Angels est multithématique". Cependant, les co-investissements avec des BA thématiques sont réguliers et efficaces (Angel Santé, Mer Angels, Défense Angels, BADGE[1]). "Un BA territorial et un BA expert de la thématique, c’est un excellent réglage pour accompagner un dossier !".
Les entreprises locales en amorçage. "Idéalement avec un peu de chiffre d’affaires. À minima avec un premier prototype". Les BA – des entrepreneurs ou cadres dirigeants – conseillent en finance ou en stratégie, proposent des boîtes à outils. "Au sein des Finistère Angels, les levées de fonds sont entre 50 et 150 k€, les tickets d’entrée apportés par les investisseurs entre 5 et 10 k€. Nous restons modestes, mais appuyons les entreprises lorsque le risque est grand".
"Tous les membres de l’association sont bénévoles. Nous donnons de notre temps et de notre argent propre, avec bienveillance, mais aussi pragmatisme. Certains viennent nous voir pour une levée de fonds dont ils n’ont pas besoin. Nous sommes très attentifs au fait que l’entreprise doit d’abord apprendre à se développer par elle même. Le meilleur moyen de financer une entreprise est son chiffre d’affaires". Pour Finistère Angels, deux questions sont fondamentales : Qu’y a-t-il derrière votre valorisation ? Que ferez-vous concrètement avec les fonds levés ? "Attention ! Lever des fonds trop tôt, c’est abandonner une partie importante de son capital à des investisseurs".
"Nous échangeons régulièrement avec des structures telles que le Technopôle Brest-Iroise, sur les projets que nous avons chacun dans notre deal-flow". Ce partage de connaissances permet d’aider au mieux les entrepreneurs, "qui n’ont pas toujours la cartographie des acteurs, mais uniquement quelques portes d’entrée". En outre, les entreprises recherchent aussi une vision transversale, qui complète un ensemble de compétences spécifiques (banques, droit, etc.).
Les dispositifs fiscaux ont évolué depuis le 1er janvier pour inciter les particuliers à investir dans les entreprises innovantes. Les réductions d’impôts atteignent maintenant 50% et les montants des investissements concernés par ces réductions ont été également augmentés. Ainsi, nous observons depuis quelques mois un intérêt croissant pour ce type d’investissements.
"Nous avons rencontré 52 Hertz, il y a un an. 9 mois d’accompagnement, jusqu’à la levée de fonds. L’équipe est Compétente, volontaire et à l’écoute". Pour Frédéric, l’écoute est un aspect essentiel de la relation entre les BA et l’entrepreneur.
Autre exemple : EcoTree. Une aventure qui illustre un accompagnement complet depuis le démarrage en 2018 jusqu’à l’arrivée des investisseurs en série B. "Les investisseurs de Finistère Angels sont sortis d’EcoTree l’an passé. L’entreprise vit à présent sa vie sans nous".
Enfin, SeaBeLife. Les BA ont participé à chacune des levées de fonds de l’entreprise. Cette participation systématique permet également aux investisseurs d’accompagner le projet sur ces différentes étapes et d’éviter "d’être mécaniquement dilué", tandis que les levées sont de plus en plus conséquentes.
"Un porteur de projet est un pilote qui va prendre de nombreux de virages, et qui doit réussir à tous les prendre sans jamais sortir de la route !"
[1] Business Angels des Grandes écoles
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